12h que nous sommes dans cette « cellule reconstituée ». La nuit est tombée. Les heures s’égrainent lentement, très lentement, trop lentement.
L’aumônier de Lantin nous a rendu visite. Nous abordons
cette question du temps. A un moment, il travaillait à la prison de Huy.
Pendant quelques années, il est parti ailleurs. En revenant, il se rendait
compte que les détenus étaient encore là. Sans avoir bougé. Qu’a-t-il fait,
lui, pendant 2 ans ? Enormément de choses. Eux ont tourné en rond. Encore
et encore, avec pour seule horizon le jour suivant ou une sortie hypothétique
dans quelques mois, quelques années. Même en préventive, les détenus attendent
un mois, espèrent, rempilent un mois en plus, comptent les jours et
recommencent 30 jours plus tard.
Et nous, cette notion du temps ? Après 12h, nous sommes
fatigués. Dans les mêmes conditions, « sans barreau », le temps
serait vite passé. Là, les minutes sont si longues. L’ennui ? L’ « enfermement » ?
L’espace réduit ? La promiscuité ? Dans notre petit confort
bourgeois, nous oublions cette chance de nous fixer des échéances, des
objectifs, d’avoir une vraie notion du temps.
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