Ce midi, un policier est venu nous rendre visite. La
discussion s’installe. Lorsqu’il y a une grève des agents pénitentiaires, ce
sont les policiers qui sont chargés de surveiller les détenus. Il est intervenu
à Forest, Saint-Gilles, Andenne, Marneffe, Huy. Il explique que la cellule est
proche de ce qu’on trouve en prison. Mais ce qui fait vraiment la différence, ce
sont les odeurs, les bruits, les couleurs ternes des murs, la
salubrité/insalubrité, ces éléments, il n’y a qu’en y allant qu’on comprend.
Juste après, un ancien détenu s’arrête. Il a fait un court
séjour à la prison de Huy. Il trouve la cellule conforme à ce qu’il a vu. Nous
lançons alors une réflexion sur le temps nécessaire pour s’adapter à l’univers
carcéral. La moyenne serait de 40 jours pour s’ « acclimater ».
Il nous explique, qu’en détention préventive, chaque mois, tu espères sortir, à
chaque fois que la Chambre du conseil doit se prononcer. A chaque fois, tu
replonges dedans.
En début d’après-midi, alors que le soleil brille derrière
les barreaux, un groupe de jeunes sortant de l’école s’approche, curieux d’en
apprendre plus sur notre action. Une jeune fille commence par évoquer la
nécessité d’enfermer et de punir sévèrement les violeurs et les meurtriers.
Mais à force de discussion, elle admet qu’on ne peut penser l’ensemble d’un
système sur base d’une minorité de détenus. N’importe qui peut se retrouver en
prison, pour des faits souvent beaucoup moins graves. La réflexion fait son
chemin : l’objectif est atteint !
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