mercredi 13 mai 2015

Premières impressions



Nous sommes enfermés depuis 3h. Plusieurs journalistes nous ont rendu visite ce matin. De nombreux passants ce sont arrêtés. Parmi eux, des jeunes et des moins jeunes, et même d’anciens détenus, attestant de la réalité de notre reconstitution.

Les avis sont partagés, parfois tranchés. Mais c’est surtout la curiosité qui domine. Et l’objectif de susciter le débat est en tout cas largement atteint. En réalité ou sur les réseaux sociaux, les commentaires ont nombreux. Nous ne résistons pas à l’envie de vous faire partager celui-ci, écrit par Robert ce matin :
« Alors imaginez... Imaginez qu'avant d'arriver là, vous avez affronté le regard de vos parents, de vos enfants, de vos frères, de vos soeurs... Imaginez que vous avez posé un acte condamnable sous le coup de la passion ou après avoir bu un verre de trop... Cet acte, vous le revivez chaque fois que vous fermez les yeux. Vous avez dû le raconter 100 fois. Vous arrivez à la prison. On vous fouille... On vous remet un matelas. On vous accompagne jusqu'à votre cellule. Chaque porte que vous franchissez est refermée dans un bruit sourd. Vous entrez dans cette cellule et... non, ce ne sont pas Rodrigue et Jo qui sont là... Non, ce sont des types que vous ne connaissez ni d'Eve ni d'Adam, dont vous ignorez le curriculum... Qui vous toisent quand vous entrez... Vous tentez d'entamer la conversation... Ils font mine de ne pas vous voir... Vous trouvez votre lit et y déposez votre matelas. Non... Vous ne sortirez pas dans 24 h... ».

Les premières privations, les débats et les rencontres nous confortent en tout cas dans l’idée que la problématique carcérale est un sujet éminemment important qui concerne tout le monde. Fermer les yeux sur les prisons, c’est fermer les yeux sur une réalité qui nous concerne tous. Sortir la prison de ses murs, c’est ouvrir le débat et s’interroger sur ce que nous sommes.

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