Nous sommes enfermés depuis 3h. Plusieurs journalistes nous
ont rendu visite ce matin. De nombreux passants ce sont arrêtés. Parmi eux, des
jeunes et des moins jeunes, et même d’anciens détenus, attestant de la réalité
de notre reconstitution.
Les avis sont partagés, parfois tranchés. Mais c’est surtout
la curiosité qui domine. Et l’objectif de susciter le débat est en tout cas largement
atteint. En réalité ou sur les réseaux sociaux, les commentaires ont nombreux.
Nous ne résistons pas à l’envie de vous faire partager celui-ci, écrit par
Robert ce matin :
« Alors imaginez... Imaginez
qu'avant d'arriver là, vous avez affronté le regard de vos parents, de vos
enfants, de vos frères, de vos soeurs... Imaginez que vous avez posé un acte
condamnable sous le coup de la passion ou après avoir bu un verre de trop...
Cet acte, vous le revivez chaque fois que vous fermez les yeux. Vous avez dû le
raconter 100 fois. Vous arrivez à la prison. On vous fouille... On vous remet
un matelas. On vous accompagne jusqu'à votre cellule. Chaque porte que vous
franchissez est refermée dans un bruit sourd. Vous entrez dans cette cellule
et... non, ce ne sont pas Rodrigue
et Jo qui sont là... Non, ce sont des types que vous ne connaissez ni d'Eve ni d'Adam,
dont vous ignorez le curriculum... Qui vous toisent quand vous entrez... Vous
tentez d'entamer la conversation... Ils font mine de ne pas vous voir... Vous
trouvez votre lit et y déposez votre matelas. Non... Vous ne sortirez pas dans
24 h... ».
Les premières privations, les débats
et les rencontres nous confortent en tout cas dans l’idée que la problématique
carcérale est un sujet éminemment important qui concerne tout le monde. Fermer
les yeux sur les prisons, c’est fermer les yeux sur une réalité qui nous
concerne tous. Sortir la prison de ses murs, c’est ouvrir le débat et s’interroger
sur ce que nous sommes.
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